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Devenir parent

À quel moment devient-on parent ?

Quand on choisit de créer la vie ? Quand on l’imagine, la projette ? Quand on la conçoit ? Lorsqu’on accueille un enfant dans son corps, dans sa maison, dans son cœur, dans ses bras ? Est-ce à la naissance ? Au fil des premiers gestes de maternage, des premiers soins, des liens qui se tissent ?

Le devenir parent n’est pas un moment figé. C’est un processus, intime, singulier, mouvant.
Il commence à des endroits différents pour chacun·e. Il se rejoue même à chaque expérience du parentage.

Pour certain·es, il commence dans un simple élan. Pour d’autres, c’est dans l’attente que tout prend forme.
On peut ne pas être encore enceinte, et pourtant se sentir déjà habitée : par ce projet, par cette envie, par la promesse d’un avenir encore flou. Ce bébé, encore absent physiquement, existe déjà dans les rêves, les pensées, les discussions, les espoirs, et s’y développe ! Il prend déjà une place.

Quand le projet prend du temps

Dans les parcours de PMA (procréation médicalement assistée), cette anticipation parentale prend une dimension particulière.
Elle concerne la mère, le.a co-parent, le couple.
Le lien avec cet enfant débute souvent bien avant sa conception biologique.
Chaque tentative, chaque étape d’attente devient un chapitre de cette parentalité qui s’ébauche.

Le projet de grossesse dans ce contexte, demande un engagement fort, souvent renforcé par les défis à relever. Il faut redéfinir sa relation au temps, à l’imprévu, parfois même au sens même de ce qu’est « être parent ».

Ce chemin amène des remises en question profondes :
– Jusqu’où suis-je prêt·e à aller ?
– Quelles sont mes limites ?
– Est-ce l’enfant à tout prix ?
– Que signifie être parent ?
– Est-ce la filiation, l’investissement dans ce rôle, le lien affectif qui se tisse, qui fait le parent ?
– Que signifie accueillir un enfant, pour moi ?

Cette épreuve qu’est l’infertilité, aussi douloureuse soit-elle, peut parfois ouvrir un espace de réflexion rare.
Elle nous oblige à interroger la parentalité autrement, à poser des questions que l’on ne se serait peut-être jamais posées autrement :
Qu’est-ce qu’accueillir un enfant ? Quelles ressources faut-il mobiliser ? Quelles nouvelles compétences cela révèle-t-il en nous ?

Dans ces parcours, l’enfant est porté psychiquement bien avant de l’être physiquement.
Le désir d’enfant devient moteur, guide.
Et c’est souvent dans cette attente, dans ce “temps long” imposé, qu’émergent des compétences précieuses : la capacité à appréhender la patiente, à réfléchir, à s’adapter, à se transformer.

Ce temps permet de se préparer, physiquement, émotionnellement, à vivre ce bouleversement qu’est l’arrivée d’un enfant.
Un temps que les couples concevant spontanément n’ont pas toujours : celui de mûrir, de se questionner, de cheminer, de se transformer déjà un peu, avant même que le bébé n’advienne.

« L’enfant commence en nous bien avant son commencement.
Il y a des grossesses qui durent des années d’espoir (…). » — Maria Zvetaeva

Repenser la parentalité

Peut-être que cette temporalité différente est aussi une occasion, une invitation à redéfinir ce qui fait un parent.
Est-ce le lien biologique ? L’engagement ? L’amour ? L’attention ?
Est-ce ce que l’on donne ? Ce que l’on apprend à recevoir ?
Quelles sont mes représentations de la parentalité ?
Qu’est-ce que je veux transmettre, offrir, incarner ?

Et vous ?

Peut-être que cette temporalité différente est aussi une occasion, une invitation à redéfinir ce qui fait un parent.
Est-ce le lien biologique ? L’engagement ? L’amour ? L’attention ?
Est-ce ce que l’on donne ? Ce que l’on apprend à recevoir ?
Quelles sont mes représentations de la parentalité ?
Qu’est-ce que je veux transmettre, offrir, incarner ?